Relance

Lyon, 26 août 2009, place Louis Pradel à côté de l'opéra. C'est l'histoire d'une petite flèche rouge qui pointe vers le ciel bleu. Au-dessus de cette flèche, sur une immense affiche plus claire que le ciel, le logo de la République Française et le nom d'un ministère. A moitié dans l'ombre, un titre : "Travaux d'aménagement du nouveau commissariat de police du 1er arrondissement".

En cette fin de vacances, alors que le travail reprend son rythme encore emmêlé d'algues et de piques-niques au bord de l'eau, l'immense affiche de la place Louis Pradel est une harangue. "On bosse, nous, on ne s'est jamais arrêté !" Aucun échafaudage en vue, aucun ouvrier non plus, ce n'est pas grave : l'affiche est là.

Au centre du rectangle bleu plus clair que le ciel se hisse la véritable raison d'un tel déploiement graphique : faire connaître le généreux pourvoyeur de ces travaux invisibles. "Projet financé par le plan de relance de l'économie". La petite flèche rouge, elle-même entourée d'un cercle rouge dans lequel s'inscrit un mot magique ("la relance") et une adresse Internet, se fait alors marqueur urbain, étiquette gouvernementale, tag officiel, piqure de rappel : "On est là pour vous, regardez, là, là, ici et encore là, tout ça c'est grâce à nous. (N'oubliez pas de votez pour nous aux prochaines élections.)"

A Paris aussi, la flèche rouge ramène sa fraise. Elle est parfois discrète, comme sur cette affiche A4 collée à une fenêtre de la Maison des Sciences Economiques. Tiens donc, c'est justement pour la réfection des fenêtres. L'écrit exposé transforme donc le support sur lequel il est installé : "Oui, cette fenêtre est pourrie, mais t'inquiète, on s'en occupe." Entre le temps de la promesse et celui de la réalisation, la petite flèche rouge s'intercale, comme un talisman protecteur du lieu.


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Je profite de ce billet pour signaler à mes lecteurs qu'ils me retrouveront à partir du mois d'octobre.
La fin de la rédaction de ma thèse approche et je n'aurai plus le temps d'écrire sur ce blog avant la remise finale du lourd document. Je n'ai déjà plus le temps de vous lire comme je le désirerais, Aurélia, Anthony, Arf, Epamin', Sylvie, Manue, et tous les autres que je découvre en lisant chacun de vos textes.
Mais à bientôt pour de nouvelles aventures !

Commentaires

SaP (Sylvie) a dit…
beau texte et bonne rédaction... et relecture [plan + syntaxe](on n'est jamais assez attentif... moi qui n'aime pas trop ça, mais ai appris à en rajouter de patience).
Le marketing viral est au plus haut de l'état maintenant.
Subliminaire flèche rouge.

Peu importe que tu me lises. Allez, zou, file dans ta chambre et va finir ta thèse.

:)
Epamine a dit…
Taisez-vous, elle thèse!
Courage et bises...

(Qui c'est qu'a osé piquer l'idée à Cupidon ? Mais lui, depuis qu'il relance ses flèches, il dessine des cœurs et c'est bien plus joli!)
Manue a dit…
J'aime bien l'analyse de la flêche, la symbolique du logo ..
:-)
Merci pour ce petit moment de sourire!!

Et bon courage pour ce qui t'attend ..
Clara - TKH a dit…
@Sylvie : Oui, la relecture est un gros morceau (à débiter en tranches, sinon c'est indigeste !)

@Casa de poesia : gracias por tus palabras y bienvenida...

@Arf : Mais si, mais si, c'est important ! Et puis on rencontre plein de monde(s), chez toi.

@Epamin' : On m'avait déjà fait le coup de la "fou-thèse", mais je n'avais jamais fait le rapprochement avec le verbe "se taire"... Impressionnant.

@Manue : Bosser sur l'écriture votive (pour la thèse, justement) me fait voir les logos autrement...

@TOUS : Merci pour vos encouragements, ça fait chaud au coeur !!!
Roy K a dit…
Great blog post thanks for sharing

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